LE RAGONDIN, UNE NOUVELLE MODE ? | C’est au début du XIXe siècle que ce rongeur, originaire d’Amérique du Sud, a été introduit aux États-Unis, puis en France, pour sa fourrure brune et soyeuse. Herbivore, l’animal s’adapte rapidement à son environnement, d’où sa multiplication rapide, notamment sur le sol américain. Mais suite à l’effondrement du marché de la fourrure dans les années 1980, ce mammifère a commencé à menacer l’écosystème des marais du sud de la Louisiane. Chassé et souvent abandonné mort au milieu des bayous, celui que l’on nomme aussi le castor des marais est devenu une alternative écologique pour les créateurs de mode. Gants, doublures, cols… Même ses dents sont utilisées comme bijoux ! |
Et le lapin combien ?Outre son prix abordable, nombreux sont ceux qui pensent qu’il est d’abord abattu pour sa chair. Faux !
Le lapin exposé dans les vitrines, sous forme d’écharpes, de chapkas ou de manteaux (il en faut au moins vingt-cinq pour créer une veste !), n’atterrit pas forcément dans votre assiette.
Pourquoi ? Son élevage industriel produit principalement trois races : d’abord, les lapins blancs (de Nouvelle-Zélande et de Californie) qui sont traditionnellement élevés pour leur
viande. Jusqu’à présent, leur fourrure n’attisait pas encore
les convoitises, mais, suite à une demande grandissante, la donne est en train de changer.
Le Rex, lui, est élevé spécifiquement pour sa fourrure, plus veloutée, et son pelage, plus épais. Le Rex Castor est marron et le Rex Chinchilla arbore la même couleur que l’animal dont il porte le nom, avec du blanc sur le ventre. Enfin, l’Orylag
a été obtenu génétiquement par l’INRA (Institut national de recherche agronomique). Cette espèce, uniquement produite dans notre pays, donne une fourrure de grande qualité. « La coopérative, qui a été fondée pour gérer les vingt élevages d’Orylag
existant en France, est détentrice de deux brevets : la fourrure Orylag
et la viande appelée Rex du Poitou, d’après la région où ils sont élevés. 100 000 lapins Orylag
sont tués et dépecés chaque année, pour un chiffre d’affaires annuel de 3 millions d’euros. De grandes maisons, telles que Fendi, Dior, Chanel, Hermès ou Dolce & Gabbana, font appel à cette coopérative », explique Coalition to Abolish the Fur Trade dans un rapport intitulé
La Réalité de l’élevage commercial de lapins en Europe. Il n’en reste pas moins que, dans ces élevages industriels,
les lapins souffrent à cause des méthodes pratiquées. Ils vivent isolés, dans des cages grillagées minuscules (leur surface équivaut à celle de deux boîtes à chaussures !), pour éviter qu’ils n’abîment leur peau, alors que ce sont des animaux très sociaux. Les lapins blancs, eux, sont entassés dans plusieurs cages ; une promiscuité qui provoque des agressions entre eux. Quant aux lapines reproductrices, elles sont inséminées artificiellement à forte cadence et se voient retirer leurs lapereaux trop rapidement.
Et quid de l’abattage ? Après avoir été assommés, les lapins, qui restent
souvent conscients, ont la gorge tranchée. Leurs peaux arrachées, puis séchées sont envoyées en Chine notamment, pour y être tannées.
Vous l’aurez compris, peu de choix s’offrent aux amateurs de fourrure sensibles à la cause animale. Tout reste une question d’éthique personnelle.
Et un manteau de flanelle ou de laine, finalement, c’est si beau !
À TOUTES CES ENSEIGNES ET CES MARQUES SANS FOURRURE EN FRANCE…
2xMoinsCher.com, Adolfo Dominguez, American Apparel, Bershka, Bleu Bonheur, C&A, Camaïeu, Caroll, Decathlon, Escada, Esprit, Filippa K, Fjällräven, Gémo, H&M, Helly Hansen, Jack Wolfskin, J. Lindeberg, La Redoute, Lacoste, Massimo Dutti, Mim, Peak Performance, Pimkie, Polo Ralph Lauren, Promod, Pull&Bear, Stella McCartney et Stradivarius.
Et bientôt… Etam. Suite à la mobilisation de la fondation Brigitte Bardot, l’enseigne a pris la décision, en février 2011, de bannir la fourrure de tous ses magasins. À suivre.
À TOUS CES CRÉATEURS QUI REFUSENT D’EN UTILISER DANS LEURS COLLECTIONS !
Stella McCartney, Calvin Klein, Ralph Lauren, Vivienne Westwood, Jay McCarroll, Tommy Hilfiger, Franck Sorbier, Laure K, Véronik M, Mouléchic et Gabrielle Loodts.
Auteur : Le 4 octobre 2011 par
Emilie Villeneuve ·